A quelques pas des néons rouges de la Place Pigalle et loin des Folies du même nom, nous avions rendez vous à 7 ou 8 bénévoles chez Esteban le nouveau QG (depuis Noël …lol) du Refuge Ile de France. Un lieu bien agréable et plein de sujets sérieux tout au cours d’une soirée de plus de 4 heures pour tracer à grand trait la restructuration en cours du Refuge Ile de France après une expérimentation de près 1 an et1/2 qui nous a conduit de Boissy St Léger (94) à Montreuil (93).
Nous avons abordé les principaux thémes de reflexion suivants : la référence partagée Vs référence dédiée , l’évaluation de l’hébergement en hotel , la particpation financière des jeunes à leur hébergement, la révision ou précision des critères d’admissibilité des jeunes au Refuge …et enfin fil rouge de nos rencontres de référents : l’examen des parcours d’intégration de Christopher, Max, Gautier, Jérôme Sébastian et Amine. Nous avons convenus devant la richesse de l’ordre du jour de reporter à notre prochaine réunion plus généraliste (avec les nouveaux bénévoles et adhérents) d’avril le thémes de la réorganisation du refuge et sa professionnalisation ainsi que la vision extérieure d’Ariane, notre nouvelle psy.
a) la référence dédiée (1 référent par jeune) semble définitivement avoir vécue même si la lisibilité pour le jeune doit demeurer avec 1 référent principal mais des référents auiliaires s’organisant ensemble pour le suivi du jeune et rendant compte sur un réseau spécifique (le Yahoo group) qui reste comme lieu de stockage d’informations mais pas comme « chat » improvisé et toujours difficile à suivre … C’est aussi une bonne pratique d’échanges renforcés sur un jeune et une décentration même si l’arrivée d’un local sera également structurant. Il est conseillé en attendant le local (et même ensuite) de définir des points de situation réguliers définis d’avance et ou chacun peut être dans son rôle. En effet, la négociation « souple » a pu sembler une façon de gérer les emplois du temps franciliens de chacun mais offre une capacité de négociation trop grande et trop floue (rendant « chacun » responsable de ses propres impossibilités et renoncements …à la différences d’espaces temps fixes et ancrés dans des calendriers mutuels). Bref 3 ou 4 référents pouvant tenir un rythme contractualisé, sytématique et défini avec le jeune plutot qu’un référent négociant et renégociant des rendez vous derrière lesquels il court sans pouvoir s’y tenir … et inversement pour le jeune …La référence doit prendre en compte les domaines de compétences de chacun et être également lieu d’intégration des nouveaux bénévoles référents;
b) L’évaluation de l’hébergement en hotel qui, au départ, a été un moyen de contourner la difficulté à louer des appartements devant le nombre grandissant de jeunes se présentant a été globalement négative; En effet, le Refuge n’est pas un hébergement d’urgence et le temps du parcours d’intégration doit être plutot raccourci (avec des modalités à définir) plutot qu’allongé (en intégrant une phase de passage en hotal pour fiabiliser les informations et comportements avant intégration et hébergement). L’environnement même de ces hotels « bon marché » perturbe largement les comportements collectés et crée de nouvelles contraintes (pas de cuisine, des toilettes de pietre qualité …) qui ne rendent pas ce parcours d’intégration très structurant de toute façon. Bref une fausse bonne idée … qui n’a même pas d’avantage économique … Il est décidé de plutot raccourcir le temps de la décision d’intégration et le refus de s’ »accomoder » à la frilosité des bailleurs en développant des solutions alternatives d’une précarité desespérante … Cette recentration sur de « vraies » bonnes pratiques a souligné l’urgence de bien séparer la fonction d’accompagnement de la fonction hébergement mais aussi de structurer une fonction « orientation » de qualité afin de pouvoir réorienter rapidement tout jeune qui n’est pas intégré à l’accompagnement ou l’hébergement du Refuge. En effet, l’effet « hotel » a quasiment triplé le nombre de jeunes accueillis par rapport aux deux jeunes hébergés à Montreuil … par l’effet conjugé de cet expérimentation de l’hotel comme parcours d’intégration de 1 à 3 semaines …et une réorientation empirique qui nous inclinait à héberger par défaut d’une réorientation « personnalisée ». La restructuration à venir se basera sur différentes fonctions dont l’accompagnement , l’hébergement et la réorientation seront le trépied du « métier » du Refuge Ile de France.
c) La participation financière des jeunes à leur hébergement a été largement plebiscitée aussi bien dans l’utilité pédagogique de la caution (50€) que dans la prise en charge progressive de son hébergement selon ses revenus (de 15 à 50 €/mois selon le type de contrat). La fonction « hébergement » par la recherche-négociation de nouveaux appartements et la tenue administrative et comptable (mais aussi pédagogique) des sommes de la participation des jeunes à l’hébergement font de cette nouvelle fonction un élement structurant dans la pédagogie du Refuge et permet d’aborder aussi les vraies motivations et engagement des jeunes au regard de leur futur engagé plutot que victime.
d) Au regard du fort impact qu’a eu la maladie mentale (bien plus que le classique mal être psychologique) au Refuge Ile de France, il est envisagé une recherche plus approfondie sur les critères d’admissibilité et une place prépondérente de l’avis psychologique dans le cas de l’integration ou de la réorientation. Hors la maladie mentale, le fort public errant et donc utilisant le Refuge comme solution temporaire à l’errance nous ammènera a pouvoir distinguer les différents niveau d’errance dans le cadre d’une prise en charge ou réorientation. Un prochain chantier de choix pour la fonction « Accompagnement » et son responsable-animateur qui aura comme mission la mise en place de séquences de formation et groupes d’analyse de pratiques sur ces thématiques centrales en Ile de France.
e) Sur les 6 jeunes dont le parcours d’intégration a été mis à plat, il ressort une forte place de l’errance et de la maladie psychique et psychologique qui semblent ne pas pouvoir faire bon ménage avec un accompagnement par des bénévoles. Au total, seul 1 jeune parmi les 6 est actuellement encore suivi , les autres ayant « fuit » sous différentes formes (la plupart vers l’errance et/ou la folie) et donc réorientés vers des structures plus adaptées à leur pathologie.
En conclusion, une première étape dans la reflexion qui va nous animer dans les prochains mois avec les nouveau bénévoles qui forment à présent plus du double de l’ancien effectif de bénévoles … Une réflexion qui va demander des animateurs de groupes sur les différentes fonctions comme la direction elle même qui évolue déjà sur un comité de direction, bien plus productif d’idées et plus régulateur tout en etant plus régulier et plus à l’écoute des différentsz groupes de travail …. merci d’avance pour toute l’énergie et les discussions animées auxquels vous allez prendre part et naturellement vous positionner ….
Ces réflexions donnent toujours envie d’y participer
Pour le dernier point, c’est peut-être la façon dont les jeunes sollicitent l’aide du Refuge qui est en cause, dans le sens où elle favorise (peut-être, toujours !) des cas complètement extrêmes (étant une solution de dernier recours) souvent liés à une maladie psychiques (cause ou conséquence de la situation, peu importe).
La désacralisation, si je peux me permettre le terme, de l’offre du Refuge, rendant moins ultime et « dramatique » l’hébergement, permettrait éventuellement d’attirer les jeunes avant que la situation ne s’envenime trop et ainsi leur permettre de rebondir avant qu’ils ne soient tombés, ce qui semble plus à la portée de l’association, d’un point de vue médical et social.
Ceci dit, je ne sais pas si le postulat de départ est juste, et c’est peut-être tout simplement le Refuge qui choisit aujourd’hui les jeunes les plus mal en point pour des raisons évidentes…
Puisque l’on a déjà décider d’avoir plusieurs référents pour chaque jeune, pourquoi pas assigner des nouveaux bénévoles avec des référents déjà existants, pour que les nouveaux puissent sentir utiles tout de suite au lieu de leur faire attendre le mois d’avril?
J’ai parlé trop vite avec ma précédente commentaire… je n’avais pas terminé la lecture et je n’avais pas remarqué que la plupart des jeunes ont disparus… alors, pas la peine d’essayer d’assigner des nouveaux bénévoles à des jeunes qui n’existent pas!
Oui Ken, nos avions en effet émis l’idée d’adjoindre au Référent principal, 2 référents nouveaux, afin que leur intégration soit cadrée et accompagnée par une personne déjà active au Refuge comme bénévole.